Monde
des autographes a rencontré un chasseur
d'autographes, Thierry, qui a accepté de
répondre à nos quelques questions au
sujet des autographes et de l'activité
de chasseur d'autographe. Découvrez
ci-dessous cette interview dans son
intégralité...
Monde des autographes : Bonjour et merci de
nous accorder de votre temps pour répondre à
nos questions. Tout d’abord, pourquoi
collectionnez-vous les autographes ? D’où
vous est venue cette passion ?
Thierry : J'avais 14
ans et j'accompagnais mes grands parents un
dimanche sur la promenade des Anglais. En
passant devant l'hôtel Negresco, j'ai vu un
panneau indiquant le Festival du CINEMA
ITALIEN. J'ai demandé à mes grands-parents
l'autorisation d'aller voir ce qui se
passait pendant qu'ils s'étaient installés
sur un banc. Et ce jour, j'ai été pris d'une
fébrilité sans commune mesure en faisant
signer mes premiers autographes.
Quel a été le premier
autographe que vous avez obtenu ?
Eh bien, j'ai obtenu ce jour
là les autographes de Charles Aznavour et
Gina Lollobrigida. Lequel en premier, je ne
sais plus.
Combien estimez-vous
avoir d’autographes aujourd’hui ?
Un jour, j'ai voulu compter.
Je me suis arrêté après 2000. Je ne sais pas
combien j'en ai mais la réponse est
beaucoup.
Quels sont vos plus «
précieux », ceux auxquels vous tenez
particulièrement ?
Il y en a beaucoup... Orson
Welles, Frank Sinatra, Robert De Niro, Jack
Nicholson, Sean Penn, Charles Bronson,
Anthony Quinn et bien d'autres.
Vous êtes chasseur
d’autographes. En quoi consiste exactement
cela et combien de temps cela vous prend-il
?
C'est d'abord l'apprentissage
de la patience. Ensuite, il faut éduquer son
oreille à l'écoute car les informations
peuvent être très utiles quand on les saisit
au vol. Et surtout, avoir le regard aiguisé
pour identifier un maximum de personnalités,
notamment dans les lieux comme les
aéroports. Le chasseur d'autographes
parcourt les festivals, attend aux entrées
des artistes, guette les tournages... Quant
au temps... C'est bien connu, quand on aime,
on ne compte pas.
Aujourd’hui, vous
vendez certains de vos autographes, pourquoi
?
Eh bien, j'ai consacré 30 ans
de ma vie à cette passion. Dévorante, elle a
parfois rendu ma vie pénible car il fallait
aussi de la place pour la vie familiale et
la vie professionnelle. Comment faire alors
? Eh bien, j'ai choisi de concilier la
passion et le travail, j'ai abandonné mon
métier et j'ai décidé de faire mon métier de
la vente des autographes. Ainsi, je peux
penser "autographes" du matin au soir sans
me culpabiliser.
Qui dit chasseur
d’autographes, dit logiquement rencontre
directe avec les personnalités. Vous est-il
arrivé de vous voir refuser une dédicace ?
Quels sont vos meilleurs et vos pires
souvenirs de rencontre avec les
personnalités ?
Mon pire souvenir : Yul
Brynner ! Il était venu célébrer ses
fiançailles à Saint-Tropez et le journal
NICE MATIN annonçait sa présence pour le
week-end. J'en ai donc déduit qu'il
repartirait le lundi. Et le lundi, je suis
allé à l'aéroport de Nice pour l'attendre.
Quand il est arrivé, mon cœur battait à tout
rompre. J'avais dans les 17 ans. J'ai
attendu qu'il fasse la queue à
l'enregistrement pour l'aborder. Et quand je
lui ai enfin demandé, il a dit NO et m'a
ignoré. J'ai un peu insisté et il a hurlé
dans l'aéroport "I said NO". Une photo prise
par un ami m'immortalise aux côtés de
l'acteur m'ignorant. Mon meilleur
souvenir : j'en ai énormément. Les deux
premiers qui me viennent à l'esprit : Clint Eastwood et Charles Bronson. Clint Eastwood,
très protégé, très entouré, était impossible
à approcher. C'était encore à l'aéroport. Il
est passé devant moi sans signer. Il a
parcouru une vingtaine de mètres et soudain,
il s'est arrêté, a fait demi tour et est
venu me poser la main sur l'épaule alors que
je commençais à partir. C'était il y a bien
longtemps mais aujourd'hui encore, je n'en
reviens pas. Charles Bronson a caressé
l'image de sa femme sur la photographie que
je lui tendais, puis il l'a embrassée.
Que pensez-vous des
secrétariats qui signent à la place de
certaines personnalités pour répondre aux
courriers comme le font par exemple
Jean-Paul Belmondo ou encore Gérard
Depardieu ?
Comme le disait un ami
collectionneur, lorsque nous achetons une
entrée de cinéma, nous ne le faisons pas
avec un faux billet. Alors, pourquoi une
signature de secrétaire ? Par démagogie.
Gregory Peck qui répondait personnellement
au courrier des fans a un jour cessé par
manque de temps. Au lieu d'employer un
secrétaire, il envoyait une lettre pour
s'excuser et dire qu'il préférait refuser
que demander à quelqu'un d'autre de signer
pour lui. Alain Delon ne signe pas non plus
et ne l'a jamais fait. Même si les
autographes sont très ressemblants, il
suffit de comparer avec les signatures
obtenues en personne pour s'assurer
définitivement que ce n'est pas lui qui
répond au courrier. Le comble est qu'il
utilise très vraisemblablement aujourd'hui
une copie de la signature de son secrétaire
sur ses photos signées dans la planche.
Nous vous remercions
d’avoir pris le temps de répondre à ces
questions et vous souhaitons une très bonne
et heureuse année 2010, remplie
d’autographes !
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Certains autographes de Thierry sont en
vente et vous pouvez consulter sa boutique
en cliquant ici.
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